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28 août 2017 1 28 /08 /août /2017 18:49

Jean 4,46-54… Je retiens deux mots : signe et “il crut”. Jean ne parle pas de miracle, mais de  signe, qu’il importe d’accueillir dans la foi. Je ne vais pas faire de théorie ; je reste dans le concret :

Kirviller-Hinsingen : des rencontres merveilleuses. Ne partageons-nous pas tous le même désir de vivre ensemble dans la paix et la fraternité,  et de nous retrouver dans l’unité, nous qui partageons la même foi en Jésus-Christ ? Moi, je l’ai vécue, cette unité, dimanche dernier, avec Kirviller et Hinsingen, deux  minuscules villages que seule une petite rivière, la Rose, sépare. Kirviller, mon village natal, en Moselle, et Hinsingen, en Alsace. L’un catholique, l’autre protestant. On allait dans la même école, on travaillait les mêmes terres, on se connaissait  bien, et on se connaît toujours. Journée merveilleuse qui commence avec un culte œcuménique avec Emily une jeune pasteur d’Altviller. Petite assemblée priante qui valait bien des cathédrales pleines !  Puis repas chaleureux avec les anciens des deux villages, avec les maires et les conseillers municipaux et leurs épouses, dans la salle qui fut autrefois mon école primaire. N’était-ce pas un signe du royaume à venir ?

Autre signe : Willerwald Semaine de l’unité 2016

L’année dernière j’ai eu la joie de participer aussi à  la rencontre œcuménique entre Sarralbe et Sarre-Union ; cela se passait dans l’église de Willerwald.

Et comment ne nommerai-je pas les rencontres pour la prière matinale œcuménique tous les jours de cette semaine, il me semblait hier matin que nous étions ensemble avec le Christ, comme les apôtres étaient avec le Christ au cénacle.

Je vois dans toutes ces rencontres comme des signes qui renvoient au signe du passage de l’évangile que nous venons d’entendre : « Ce nouveau signe, écrit saint Jean, le second que fit Jésus à son retour de Judée en Galilée », après celui de Cana.

Et il eut la découverte du psaume 83 à Schopperten. C’était un dimanche, en 1959, en été. Je n’oublierai jamais l’événement : ce jour-là était inaugurée  l’église protestante toute neuve de Schopperten. Je m’y étais rendu à bicyclette. Je me sentais d’abord perdu dans la foule nombreuse qui se pressait dans l’église, où je ne connaissais personne. Et j’y étais non par hasard, mais parce que l’œcuménisme m’avait pénétré très jeune, avant même que je connaisse le nom !. Et là je fus saisi par la prédication. Le pasteur commentait le psaume 83 : De quel amour sont aimées tes demeures, Seigneur, Dieu de l’univers. Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ; mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant ! L'oiseau lui-même s'est trouvé une maison, et l'hirondelle, un nid pour abriter sa couvée : tes autels, Seigneur de l'univers, mon Roi et mon Dieu ! Heureux les habitants de ta maison : ils pourront te chanter encore !...

Je ne pourrais pas redire les mots de  la prédication du pasteur, mais ils m’ont frappé, au point que dans la suite, j’ai appris ce psaume par cœur - Je le récite aujourd’hui encore par cœur. A ce moment-là de la célébration,  je me sentis bien parmi les frères et sœurs réunis dans cette église, il me semblait que, protestants et catholiques, nous ne faisions plus qu’un corps, qu’une âme.

Et je ne peux m’empêcher  d’évoquer les mots que Frithjof, un vieil ami de Hanovre, protestant d’origine, m’envoya récemment. Il s’agit d’un groupe de laïcs affilié à l’ordre du Carmel qui se réunit à Hildesheim en Basse-Saxe. Il me dit son étonnement à la sortie d’une conférence qui avait pour thème Thérèse d’Avila et Martin Luther : Den Vergleich zwischen Teresa und Luther  scheint mir  etwas großartiges zu sein. Ich wusste dass Sie beide viel Ähnliches erlebt hatten,  aber an eine vergleichende Untersuchung  Ihrer zwei  habe ich noch nie gedacht. Und doch scheint sie mir sehr reichlich.

« Mère Thérèse d’Avila et Martin Luther, écrit-il, on ne peut pas imaginer deux humains plus différents que ces deux religieux qui ont vécu à la même époque, au 16e siècle, dans la même chrétienté. Impossible de les classer dans le vieux schéma de réforme et de contre-réforme.

Tous deux – Thérèse et Luther  - étaient catholiques ; tous deux entrent au couvent par peur de l’enfer, tous deux connaissent des moments de conversion ; ils découvrent tous deux dans la prière intérieure que Dieu est amour et  que seule la foi sauve ; ils veulent en savoir plus, ils cherchent à approfondir leur foi, aussi lisent-ils tous deux la Bible  avec une grande soif.

Ni l’un ni l’autre ne cherchaient à être des réformateurs de leur ordre, moins encore de l’Eglise ; ils ont découvert  le visage de Jésus à la source, c’est tout, mais ce tout est l’essentiel ; ils le découvrirent dans les Evangiles, et se sont engagés à le  suivre et à partager leur découverte avec les autres, d’où  l’idée de réformer les monastères. Thérèse d’Avila réussit à réformer de Carmel ; Luther, bien qu’il ait cherché à réformer l’Eglise en traduisant la Bible en allemand courant, n’a pas réussi à la libérer de ce qu’il ne pouvait admettre, les indulgences.

Alors il rédige contre les indulgences ses 95 thèses qu'il affiche le 31 octobre 1517 sur la porte du château de Wittenberg. Le texte s’en prend ouvertement au commerce des indulgences (on pouvait les acheter en faisant des dons en particulier pour la construction de la basilique Saint-Pierre) et affirme avec force que nous sommes sauvés non par des dons en argent ou des messes dites en notre nom, mais par la seule grâce de Dieu. Quel est le catholique qui protesterait aujourd’hui contre ces affirmations ?

« Tous deux, Thérèse et Luther, nous aident à  constituer des communautés fraternelles en Jésus, à partager la même foi, la même prière et la même vie par-delà les différences confessionnelles. A quoi s’ajoute  une espérance renouvelée chaque jour et un amour qui puise sa force en Christ ».

Et si notre célébration devenait elle aussi ce matin un moment d’éternité. Ne sommes-nous pas le Royaume de Dieu déjà là, ici réunis et encore à venir. Je voyais ce matin, avant que le jour se lève, le dernier wuart de lune chanter dans le ciel bleu et les étoiles danser de joie ! Il arriva que le philosophe Nietzsche dans les dernières années, marqué profondément par la maladie, lors d’une de ses nombreuses promenades rencontrât une petite fille dont les grans yeux sans doute étonnés par son allure insolite, fixaient les siens ; s’arrêtant près d’elle, posant sa main sur sa tête,  Nietzsche dit à son compagnon : « N’est-ce pas le visage de l’innocence ? Il avit rencontré ce qu’il avait souhaité pour achevéer son œuvre : un reg rd d’amour et d’infinie bonté.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 23:14

    de Juin à octobre 2009                                      départ de Vézelay.

 

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